jeudi 29 mai 2014

Reprendre le fils de l'écriture ici. Pour dire que "tout" va mieux.
Ma mère est sortie en mars de la clinique... la route fut longue et difficile. Aujourd'hui, elle a repris le goût à la vie. J'ai retrouvé ma vie tranquille et sereine.
Aujourd'hui, tout va bien.
Elle va bien. Je vais mieux.
J'espère que ce temps va durer longtemps, car je ne suis pas prête à replonger.

samedi 7 décembre 2013

Jeudi, j'écrivais dans mon cahier que mon passage aux quarante ans c'était bien passé. Je ne sais plus si j'ai eu la naïveté d'écrire que cela allait mieux dans ma petite vie. J'en doute.
J’ai pris à nouveau un gros coup dans la tronche jeudi après-midi en allant voir ma mère.
Je finis pas penser que l'on n'avancera jamais plus. Que tout ne sera que douleur. On en est au même point qu'il y a quelques mois. Toujours cette envie de ne plus être. Elle m'a dit qu'elle était déjà morte à l'intérieur.
Ma mère n'est plus qu'une coquille vide en fait; Et je ne sais pas comment la remplir. Que dire ? Que faire ? Y a- t-il même une solution à ma portée ?
J'ai senti les larmes montées au fur et à mesure que la soirée avançait. Je savais que je ne pourrais pas les retenir plus longtemps. Je me suis donc résolue à remettre mon compteur de larmes à zéro. Evacuation directe. 
Pleurer ne me gêne pas tant que j'arrive à contrôler la venue de ces fichues larmes. C'est mon mari qui est à plaindre... je finis souvent en larmes dans ses bras. Drôle de femme qu'il a en ce moment.
Je n'en menais pas large non plus vendredi matin en arrivant à l'école... je les sentais à nouveau proche ces fameux débordements lacrymaux, mais travail et élèves aidant, j'ai mené mon petit bout de chemin sans avoir davantage les yeux rouges. 
Aujourd'hui s'écoule tranquillement tant que je ne décroche pas le téléphone pour l'appeler. Mais je le ferai... 
Je lui ai suggéré d'écrire, de se raconter. Moi, je sais que cela me fait du bien.*je suis partie avec ce sentiment étrange qu'à travers ces non-dits, il y avait bien des mots plus durs.
Je finis par crainte que lors d'une de ces sorties elle ne revienne plus. Qu'elle trouve en chemin une solution à ses problèmes...
Et moi qu'elle serait la solution à mes problèmes ? Sa mort ? J'aimerai surtout qu'elle guérisse.

Me voilà encore en train de noircir des lignes. Pour tenter de tout évacuer ! Si douce illusion ! 
Eh bien j'y tiens à mes illusions. Elles m'aident.

dimanche 3 novembre 2013

Dimanche 27 septembre 
22 heures. 

Écrire parce que l'on ne veut pas dormir.
Écrire car malgré la distance je reste inquiète.
Je suis la seule, la dernière. Celle qui ne peut pas partir.
Un peu comme la dernière confidente.
Je suis lasse.
J'arrive pas à couper complètement.
Je voudrais partir loin. Faire comme ma soeur : ne rien voir, ne rien savoir.
J'ai un poids sur la poitrine.
Pourquoi est-ce si compliqué ces derniers temps ?
Je veux être seule mais paradoxalement, je me sens seule.
Je veux avancer. Mais avancer c'est regarder.
Je regarde. J'écoute.
Je fatigue.
L'avenir me fait peur. Parfois, je ne vois pas d'issue favorable et je perds mon optimisme.

Vendredi 1er novembre.
17 h 32

Ces vacances m'auront au moins permises de savoir qu'il était inutile que je compte sur ma soeur.
Au moins une certitude... qui n'est pas pour me réjouir.
La vie est étrange. Parfois elle sort des rails que l'on avait bâtis un par un pour prendre un chemin de traverse. Elle s'aventure là où on ne pensait pas. La vie est faite d'imprévus.

Samedi 2 novembre.
22 h 29

Je suis retournée à la clinique voir ma mère, après 15 jours d'absence.
J'appréhendais comme souvent. La crainte de l'entendre, de la voir. Le soulagement parfois quand je m'offre une journée off.
Je touche du doigt le quotidien de celle qui refuse de voir et que je ne nommerai pas.
Elle est sortie de l'ascenseur. Je l'ai trouvée si pâle, si menue, si perdue... Égarée avec un pauvre sourire.
Des heures moins difficiles que ce que je craignais.
Puis le retour à la maison vers mon quotidien. Cette joie de partir ...non joie n'est pas le terme exact. Soulagement une fois de plus. On vient avec un fardeau on repart plus léger parfois.
Je trouve le temps long. Un an que cette situation persiste avec ses hauts et ses bas. Comment ne pas penser que cela n'ira pas mieux. Crainte ultime derrière laquelle se cache cette phrase récurrente qui revient souvent dans mes pensées : combien de temps vais je tenir ?
Moins que certaine, c'est sûr.
Mais qui sait je résisterai peut être mieux sur le long terme.
Mon père s'inquiète pour moi. Beaucoup s'inquiète. Je me sens parfois scruter pour essayer de deviner si je vais bien ou pas. Je marche sur un fil en équilibre. Un petit changement de cap et hop je reviens à ma place. Ouvertures et fermetures des parenthèses.
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dimanche 6 octobre 2013

J'ai l'impression de toujours parler des mêmes choses.
Si cela continue ce blog n'aura vocation qu'à parler de ma mère.
Il faut dire que c'est le sujet qui tourne le plus en boucle dans ma tête en ce moment.
Je m'interroge... est-ce moi qui voit d'autres symptômes apparaître ?

Depuis qu'elle est sortie des urgences suite à sa prise excessive de médicaments (notez, le détournement pour ne pas appeler un chat, un chat...) elle est dans un service de l’hôpital en attendant, demain, j'espère qu'une place soit disponible en clinique.

Vendredi a été pour moi une journée éprouvante...peut-être même plus que la veille.
Dois-je raconter les faits dans l'ordre ?

Allons- y.
Jeudi, à l'heure de la récré soit vers 10 h 30, la voisine de ma maman a appelé. Elle s'inquiétait car elle avait essayé de la joindre plusieurs fois, sans réponse.
J'ai essayé de mon côté... rien ni chez elle, ni sur son portable.
J'ai rappelé sa voisine et je lui ai dit que je réessayerai vers midi, car ma maman va souvent chez le coiffeur le jeudi et que je ne voulais pas rentrer non plus dans le cercle vicieux de la psychose dès qu'elle ne répond pas.
Donc vers midi, même démarche... coup de fil... toujours rien. J'ai demandé à la voisine de ma maman qui a les clés d'aller voir chez. Elle m'a rappelée en me disant qu'elle ne pouvait pas ouvrir la porte car les clés étaient à l'intérieur sur la serrure. Là pas besoin d'un dessin pour comprendre qu'elle était bel et bien chez elle. j'ai donc appelé le samu...de l'Oise puisque c'est là que je travaille, qui m'a mise en relation avec celui du 93... le temps d'expliquer, ils ont envoyé les pompiers.
J'ai pris ma voiture pour parcourir les quelques 30 kms qui me séparent de son lieu d'habitation.
Lorsque je suis arrivée, les pompiers l'avaient déjà emmené aux urgences. j'ai juste su par la voisine, que ma mère était consciente.
Arrivée aux urgences, j'ai attendu, attendu, attendu, attendu... 4 heures, avant que je puisse la voir et voir un médecin. Elle était dans les brumes profondes. Elle m'a juste dit qu'elle avait pris des somnifères. Je l'ai laissée aux mains des urgentistes, qui ne savaient même pas si elle aurait une chambre pour la nuit et je suis revenue le lendemain vers 11 heures.
La journée de vendredi a été pour moi encore plus dure que celle de la veille. je savais que ma mère ne voudrait pas se faire hospitaliser, qu'elle refuserait et qu'il ne fallait surtout pas qu'elle sorte.
Je me suis blindée pour ne pas éclater en sanglots fasse à ce petit bout de femme qui me suppliait en boucle ( le terme est strictement vrai ) de ne pas la laisser là, de ne pas la faire hospitaliser, que non, ce n'était pas possible, qu'elle était désolée, mais qu'il ne fallait pas laisser là, qu'elle ne sortirait jamais sinon, qu'elle n'irait jamais mieux. J'ai tenu, j'ai puissé dans mes forces pour lui dire que soit elle acceptait de rester de son plein gré quelques jours à l’hôpital  le temps qu'on lui trouve une place en clinique soit je signais une décharge autorisant le médecin à l'hospitaliser immédiatement en psychiatrie. J'ai encore ses mots dans la tête, je vois encore son regard. je l’entends me dire : " Pourquoi es-tu si dure, pourquoi es-tu si dure ? ", 'Tu veux te débarrasser de moi . "
Et pendant ce temps là ma soeur à qui je venais de faire part de mes angoisses via texto me répondait gentiment : "Courage il faut pas lui laisser le choix". Ben oui, c'est si facile à écrire. Ah, c'est beau à 800 kms de balancer cela alors que la dernière fois qu'elle a appelé ma mère c'était il y a trois semaines alors que je lui signifiais qu'il faudrait peut-être qu'elle parle à sa mère avant que l'irréparable ne se produise. C'est un autre débat, un autre problème à régler...
Bref... journée difficile. Le psy a fini par hausser le ton et l'emmener de façon autoritaire vers une structure de l’hôpital qui s'appelle : cellule de crise et d'accueil. Joli nom. Normalement demain nous devrions en savoir plus sur une future clinique.
Donc samedi et aujourd'hui, je suis allée la voir pour lui apporter les affaires dont elle aurait besoin en clinique.
Je suis rentrée depuis deux petites heures et je vide mon sac.
Elle est en boucle sur certains sujets... je ne sais pas si c'st effet des médicaments qu'ils lui donnent ou un nouveau symptôms, mais j'avais déjà remarqué ces angoisses qui revenaient.
Elle est persuadée qu'elle ne sortira plus jamais de là, que les médecins lui donnent trop de cachets... C'est juste flippant de la voir rentrer dans ces phases d'angoisse. Elle s'assoit, se relève une seconde après, fait quelques pas, se rassoit, se relève... elle psychote vraiment. ça frise la parano... j'essaie de la rassurer mais mes mots ne l'atteignent pas. Pire, c'est moi qui commence à angoisser...

Je n'ai plus ma mère de 63 ans en face de moi, j'ai une gamine qui a peur de tout.





jeudi 3 octobre 2013

Elle a pris des cachets. Elle est aux urgences et depuis hier midi et elle attend le passage d'un médecin qui va lui donner ou non l'autorisation de sortir.
Je suis fatiguée de brasser de l'air.


dimanche 22 septembre 2013

Moi même, je ne sais plus. Je perds mon bel optimiste et je me prends parfois à penser que cela n'ira plus jamais mieux.
Je le pense mais ne dis rien.
Comment espérer qu'elle aille mieux, si elle n'y croit pas elle-même ? Comment faire qu'elle se sente mieux alors qu'elle a abandonné tout espoir ?
Je suis vide de solutions.
Ces quelques heures passées avec elle me laissent toujours perplexe. Je suis comme contaminée et pour un peu je reprendrais en boucle son refrain habituel.
Je prends le chemin des écoliers pour y aller, pour rentrer parfois aussi.
Parfois je voudrais être seule loin.
Mais où sont donc passées mes pensées positives ? Faut que je souffle un bon coup sur les nuages et elles reviendront.

Je pensais avoir crevé un abcès, il y a une bonne semaine de cela, en envoyant un texto à ma soeur pour connaître les raisons de son silence. Elle a répondu que la colère et la lâcheté la tenaient éloignée de tout cela. Elle a téléphoné à ma mère une fois depuis... mais pas à moi.
Elle a peut-être peur d'entendre ce qu'est devenu mon quotidien ?
J'en ai marre de me poser mille et une questions.
Je vais avancer seule. A ma façon, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

Penser à soi, penser à soi, penser à soi, penser à soir, penser à soi... aller de l'avant et se dire que non, tout ne va pas si mal. D'ailleurs ma vie est plutôt belle : un chien chiant, un mari qui sait m'écouter (quand je veux bien parler) et qui est devenu un pro pour me faire évacuer par les larmes, des enfants en bonne santé et heureux. C'est déjà beaucoup !!!!!!!!!!!!!!!! Toujours terminer par une note positive.



dimanche 18 août 2013

Croisée des chemins

On est à la croisée des chemins. Celui des choix. Et je ne veux pas choisir pour elle. Vivre et se battre ou tout laisser tomber.
Rien de n'oppose à la nuit...